Le Canada se rapproche à petits pas de l’adoption du PTP

Le gouvernement libéral récemment élu au Canada fait ses premiers pas vers une approbation du Partenariat transpacifique (PTP).

Si le gouvernement n’a pas indiqué qu’il ratifiera le controversé accord de libre-échange, la décision de le signer est une tentative en ce sens. Toutefois, Chrystia Freeland, ministre canadienne du Commerce international, a clairement indiqué que le gouvernement devait encore prendre une décision concernant la ratification. Le Parti libéral du premier ministre Justin Trudeau avait adopté une approche modérée au cours de la récente élection fédérale, en soulignant l’importance d’examiner davantage le PTP avant de rendre une décision définitive. Le gouvernement demeure prudent dans son approche devant l’accord de libre-échange entre les pays de la côte du Pacifique, mais se rapproche davantage d’une approbation que d’un rejet avec sa décision de signer l’accord au cours d’une cérémonie en Nouvelle-Zélande, le 4 février.

« S’il est encore trop tôt pour appuyer le PTP, il est encore trop tôt pour y fermer la porte », écrit la ministre Freeland dans une lettre ouverte.

« Le gouvernement Trudeau fait le prochain pas pour ratifier l’accord. »

La route vers la ratification pour le Canada
Chacune des12 nations participant à l’accord aura deux ans pour le ratifier, ce qui donne au Canada du temps pour prendre une décision. La signature de l’accord en février garantit que le Canada maintiendra sa place dans l’accord puisqu’il considère le ratifier. Avant l’élection de 2015 qui a porté le premier ministre Trudeau au pouvoir, son prédécesseur, Stephen Harper, membre du Parti conservateur, était en principe d’accord avec le PTP. Maintenant, le gouvernement libéral de Trudeau fait les prochains pas vers sa ratification.

Le Canada a peu d’autres choix que de considérer ratifier le PTP lorsque nous prenons en considération deux autres membres de l’accord, soit le Mexique et les États-Unis. Si les deux partenaires du Canada dans l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) signent le PTP, peu importe la décision ultime d’Ottawa, le pays connaîtra alors d’importants changements en ce qui a trait au commerce international. L’existence de l’ALENA exerce une pression sur le Canada pour ratifier l’accord de libre-échange entre les pays de la côte du Pacifique.

La ratification nécessitera beaucoup plus qu’une signature. Pour prendre cette décision, il faudra que le parlement y participe. Un vote majoritaire de la Chambre des communes est nécessaire pour approuver le PTP et l’adopter officiellement à titre de loi. Cette décision, compte tenu de l’opinion publique canadienne, est loin d’être gravée dans la pierre et la ministre Freeland en a fait part dans sa lettre.

« Il est clair que bon nombre de personnes estiment que le PTP présente des occasions importantes, tandis que d’autres se disent préoccupés, écrit Freeland. Plusieurs Canadiens ne se sont pas encore fait une idée et plusieurs autres posent des questions. »

Même si les États-Unis risquent de tirer profit du PTP, sa ratification n’est pas assurée
Entre-temps, une récente analyse indépendante de la Peterson Institute for International Economics indique que l’accord de libre-échange entre les pays de la côte du Pacifique pourrait faire grimper les salaires qui piétinent depuis longtemps aux États-Unis, rapporte The New York Times. La recherche prévoit également que les exportations seraient en croissance aux États-Unis si le Congrès devait approuver l’accord. Le rapport indique que si les États-Unis retirent les meilleurs avantages de l’accord, d’autres pays membres comme le Japon, la Malaisie et le Vietnam pourraient aussi connaître une croissance considérable si les douze nations approuvent le PTP.

Toutefois, un peu comme au Canada, il n’y a aucune garantie que les États-Unis approuveront l’accord. Si le président Barack Obama y accorde son soutien, il faut dire qu’il commence la dernière année de sa présidence et que plusieurs de ces politiques sont confrontées à une forte opposition. Si le président de la Chambre, Paul Ryan, représentant républicain du Wisconsin, appuie l’accord, il cède sa place à d’autres membres de son parti pour cette décision, ce qui signifie que le passage du PTP devant le Congrès pourrait être houleux.