La WCNYH enquête sur le débrayage

Les débardeurs ont repris le travail, dernièrement, au plus grand port de la côte est, mais tout ne va pas pour le mieux aux terminaux portuaires de New York et du New Jersey.

Au cours du week-end, en janvier, la Waterfront Commission of New York Harbor (WCNYH) a entrepris une enquête sur le débrayage aux terminaux portuaires de New York et du New Jersey. La commission a déclaré ce débrayage « illégal ».  Même le président de l’International Longshoremen’s Association (ILA) n’est pas enchanté de la décision des débardeurs.  La grève-surprise a été soudaine et perturbatrice, et a soulevé l’ire de nombreux responsables de port de la région.

Les motifs du débrayage sont inconnus
Les motifs qui ont mené au débrayage ne sont pas encore connus, et très peu de choses peuvent encore être révélées publiquement à ce sujet, autres que le fait que cette mesure n’a pas été sanctionnée par les représentants du syndicat local, et les débardeurs sont de plus en plus frustrés par les « intrusions » de la WCNYH, selon NJ.com. Harold Daggett, président de l’ILA, a confié qu’il était « furieux » lorsqu’il a découvert que les débardeurs étaient en grève.

« Les débrayages pourraient porter un très dur coup aux rouages des ports. »

Depuis, les activités sont revenues à la normale dans les ports touchés, mais l’enquête de la WCNYH pourrait entraîner la perte de permis de travail de certains débardeurs. Les membres du syndicat et la New York Shipping Association (NYSA) n’ont pas toujours bien réagi aux règlements de la commission. Ces deux groupes croient que les actes de la WCNYH ont retardé l’embauche et sont la source des risques actuels de pénurie de main-d’œuvre. La commission a été créée pour combattre la corruption et les liens avec la mafia dans les terminaux de New York et du New Jersey.

« La prochaine étape est de toute évidence de tenter de résoudre les points en suspens, a déclaré la porte-parole de la NYSA, Beverly Fedorko, à NJ.com. Nous ne pouvons révéler les détails des discussions, mais ils ont tous trait à la préservation des emplois. »

Les grèves peuvent constituer d’importants obstacles pour les expéditeurs
La grève et les éventuels débrayages pourraient avoir une importante incidence économique, en raison du volume de marchandises manutentionné aux ports tous les ans. Les marchandises transitent quotidiennement par les ports selon un horaire strict afin d’empêcher les retards. Les débrayages pourraient porter un très dur coup aux rouages des ports. La National Retail Federation (NRF) a critiqué la grève qu’elle a qualifiée d’« incommodante », dans une lettre adressée à Harold Daggett et à David Adam, président du conseil et PDG de la United States Maritime Alliance (USMX), qui représente les groupes d’employeurs dans les négociations contractuelles sur le littoral.

L’ILA et la USMX ont prôné le début hâtif des négociations contractuelles (la convention actuelle doit expirer en 2018, selon le Journal of Commerce (JOC). Faire en sorte que ces premières discussions se passent sans anicroche est important pour les expéditeurs, dont les marchandises dépendent du déroulement normal des activités quotidiennes.

« Même si nous nous réjouissons de votre décision d’entamer tôt les négociations contractuelles, ces discussions doivent se dérouler sans le genre de perturbations qui les ont marquées la semaine dernière », expliquait dans la lettre Matthew Shay, PDG de la NRF.

Le récent débrayage a probablement démontré l’importance pour le syndicat et pour les employeurs d’éviter les discussions contractuelles litigieuses, si elles n’étaient pas encore assez évidentes, à la suite des négociations entre l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU) et la Pacific Maritime Association (PMA). Les négociations collectives entre les organisations de la côte ouest en 2014 et au début de 2015 ont mené à des congestions et des retards qui se font encore sentir dans les ports du Pacifique. De nombreux expéditeurs ont fini par réacheminer leurs marchandises vers les terminaux de la côte est pour éviter les interruptions.

Selon toute probabilité, les responsables des ports de la côte est veulent éviter de tels problèmes avant l’expiration de la convention, en 2018. Découvrir les causes profondes du récent débrayage constituera un pas en avant dans l’évitement d’une congestion qui paralyserait les terminaux de New York et du New Jersey au cours des années qui viennent.