L’accroissement des stocks est mauvais pour les expéditeurs

La réduction des volumes de fret en décembre est attribuable à plusieurs facteurs, notamment aux stocks excédentaires.

Les volumes de transport routier et ferroviaire ont diminué de 4,9 % en un mois et de 3,7 % en un an pour plusieurs raisons, selon l’indice du transport du Cass publié tout dernièrement. En plus des stocks excédentaires, l’activité manufacturière a ralenti, et les consommateurs qui ont économisé grâce à la baisse du coût du carburant ont dépensé ces fonds supplémentaires dans les restaurants et les bars, plutôt que pour acheter les biens qui remplissent les tablettes, explique le Journal of Commerce (JOC). Bien que ce ne soit pas la pire baisse enregistrée par l’indice du Cass ces dernières années — les mois de décembre 2013 et 2014 ont vu les volumes de livraison diminuer de 6 % — elle marque tout de même deux trimestres de baisse consécutifs. La chute des volumes est attribuable en bonne partie à ces stocks grossis.

« Les stocks excessifs du pays commencent à devenir problématiques », déclare Rosalyn Wilson, analyste principale des activités chez Parsons, à la lumière de l’article du JOC.

Les dépenses de consommation ne correspondent pas aux attentes
Mme Wilson a expliqué que bien que l’emploi soit en hausse et que le coût des produits de base comme le carburant soit en baisse, les consommateurs sont prudents quand il s’agit de leur argent. Les ruptures dans la chaîne d’approvisionnement qui ont suivi le conflit de travail sur la côte Ouest — une négociation collective conflictuelle qui nuit encore aux livraisons presque un an après sa conclusion — empêchent les volumes de fret d’augmenter.

Il devient plus coûteux de garder des stocks
Mme Wilson ajoute que les expéditeurs doivent trouver un équilibre entre la demande de produits et le stock des détaillants. Les entreprises veulent à coup sûr écouler leurs produits — les taux d’intérêt sont en hausse; aussi devient-il plus coûteux de garder des stocks.

« Les coûts de stockage augmentent selon les taux d’intérêt, et les capitaux immobilisés dans des stocks qui ne s’écoulent pas deviennent un élément de passif, poursuit-elle, toujours d’après l’article du JOC. Et la situation risque de s’empirer, puisque la Fed a discuté de la possibilité d’augmenter les taux plusieurs fois dans l’année qui vient. »

Le magasinage en ligne prend de l’importance d’année en année, et c’est en partie la raison pour laquelle les stocks restent sur les tablettes plutôt que de se retrouver chez les consommateurs. Par exemple, la saison de pointe qui précède les fêtes a été bonne, mais n’a pas répondu aux attentes, en partie à cause de la préférence des consommateurs pour l’achat des cadeaux en ligne. Plus les gens se tournent vers Internet pour effectuer leurs achats, moins les stocks sont susceptibles de s’écouler. À un moment où les stocks augmentent, c’est mauvais pour les détaillants. En conséquence, les expéditeurs ont moins de chances de trouver une demande pour écouler des marchandises — c’est-à-dire jusqu’à ce que les entreprises puissent commencer à vendre leurs stocks plus rapidement.

À moins que les entreprises soient capables de trouver une façon d’écouler des produits, il n’est pas impossible que le premier trimestre de 2016 ressemble aux six derniers mois de 2015. Il est dans l’intérêt des détaillants et des expéditeurs de commencer à retirer les produits des tablettes.