Les nouvelles règles de l’ALENA : un coup de main à l’emploi du marché automobile?

Cet article a d’abord paru dans le Journal of Commerce, le 26 septembre 2018.

Par Mike Wilder, vice-président des services gérés, Livingston International

La plupart des gens qui observent les négociations de l’ALENA en cours se souviennent que l’un des principaux objectifs que vise le président américain Donald Trump dans la renégociation de l’accord commercial est de faire renaître le marché manufacturier aux États-Unis.

Selon le président Trump, l’ALENA (et les accords de libre-échange en général) est le coupable à blâmer pour les pertes d’emploi dont le secteur manufacturier, surtout dans l’automobile, a fait l’objet au cours des deux dernières générations.

L’accord de principe conclu récemment entre les États-Unis et le Mexique (des négociations sont en cours pour y inclure le Canada) était destiné à corriger cette tendance, et à rapatrier ces emplois aux États-Unis.

Les règles d’admissibilité des automobiles, par exemple, vont grandement changer. Dans le nouvel accord, les fabricants automobiles devront respecter les exigences principales suivantes pour les voitures de tourisme et les camionnettes :

  • Le contenu nord-américain total du véhicule doit atteindre 75 % (valeur précédente : 62,5 %).
  • 70 % de l’aluminium et du verre utilisés dans la production de l’automobile doivent provenir de l’Amérique du Nord.
  • Le contenu des pièces sera divisé entre les pièces centrales, principales et accessoires; les exigences relatives au contenu auxquelles elles feront respectivement l’objet sont de 75 %, 65 % et 60 %.
  • Une proportion de 40 % d’une automobile et de 45 % des camionnettes devra être produite en ayant recours à une main-d’œuvre dont le salaire horaire moyen est de 16 $.
  • Bien qu’il faille que le Canada accepte ces modalités, la plupart des indicateurs semblent suggérer que les négociateurs canadiens sont à l’aise avec les critères établis dans les négociations entre les États-Unis et le Mexique.

La question est plutôt de voir s’il est vraisemblable de croire que ces modalités entraîneront la renaissance du marché de l’emploi que l’administration Trump recherche. Plusieurs facteurs font en sorte qu’il est difficile d’y répondre.