L’Accord de libre-échange Canada-Ukraine est conclu, mais les discussions entourant le PTP piétinent

Dans les négociations sur l’accord de Partenariat transpacifique (PTP), les pourparlers concernant l’offre de produits laitiers du Canada semblent se retrouver sur la glace, et l’accord de libre-échange entre le pays et l’Europe a peu progressé à la suite d’un inconfort concernant l’entente. Cette incertitude n’a toutefois pas empêché Ottawa de conclure un accord distinct de libre-échange avec l’Ukraine.

L’entente marque une étape heureuse pour l’Ukraine, qui devait respecter une échéance le 24 juillet pour rembourser 120 millions de dollars aux détenteurs d’obligations privées, ce qui a été fait selon The Ukrainian Weekly. Si elle n’est pas particulièrement substantielle, l’entente – connue sous le nom Accord de libre-échange Canada-Ukraine (ALECU) – contribuera à améliorer une relation commerciale qui éprouvait des ratés. L’accord devrait éliminer 99,9 pour cent des droits de douane sur les importations de l’Ukraine vers le Canada, et supprimer environ 86 pour cent des droits de douane sur les marchandises exportées vers l’Ukraine.

L’accord Canada-Ukraine ravivera les relations commerciales 
Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont établis à quelque 189 millions de dollars l’année dernière, alors qu’ils étaient de près de 249 millions de dollars américains l’année précédente. Les exportations du Canada vers l’Ukraine représentent un dix-millième du produit intérieur brut du pays de l’Amérique du Nord, selon les médias. De plus, l’élimination des droits de douane sur plusieurs produits devrait améliorer le commerce entre les deux pays. Les droits de douane seront éliminés sur l’huile de tournesol, les friandises et le chocolat, les aliments cuits au four, la vodka et les vêtements expédiés au Canada, ainsi que sur le boeuf, l’huile de canola, les poissons congelés, le caviar et les cosmétiques expédiés en Ukraine.

Le gouvernement canadien estime que l’accord devrait stimuler les échanges commerciaux bilatéraux entre les deux pays d’environ 19 pour cent. Les exportations du Canada vers l’Ukraine devraient bondir d’environ 32 millions de dollars américains, et la valeur des marchandises importées devrait s’accroître de près de 23,7 millions de dollars. L’accord est certainement de bon augure pour l’Ukraine si on en juge par les commentaires de Zenon Potichny.

« L’accord de libre-échange Canada-Ukraine viendra égaliser le jeu pour les entreprises canadiennes en donnant aux marchandises et aux services canadiens un accès amélioré au marché ukrainien grâce à l’élimination des droits de douane, indique M. Potichny, président, Chambre de commerce Canada-Ukraine. Il aidera de plus l’Ukraine à conserver son indépendance énergétique en appliquant à ses secteurs pétroliers et gaziers la technologie et le matériel canadiens de renommée mondiale. »

L’entente avec l’Ukraine intervient au moment où le Canada attend la ratification d’un accord de libre-échange avec l’Union européenne (EU). Les négociations se poursuivent pour l’Accord économique et commercial global UE-Canada (AECG), mais l’entente doit encore être ratifiée, ce qui devrait se produire bientôt. La ratification a été aidée par ce qu’on appelle le « processus d’épuration », au cours duquel l’accord fait l’objet d’une vérification afin de déceler les ambiguïtés linguistiques, les erreurs typographiques et autres problèmes.

Le point sur le progrès – ou les accrocs – des autres accords de libre-échange 
Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, reconnaît que l’AECG pourrait être conclu à la fin de juillet, selon Politico. S’il est adopté, l’accord devrait supprimer plus de 99 pour cent des droits de douane entre le Canada et l’Union européenne, selon la Commission européenne. Contrairement à l’Ukraine, l’EU est un partenaire commercial inestimable pour le Canada. En effet, après les États-Unis, l’EU était le deuxième partenaire commercial d’Ottawa en 2013.

Entre-temps, la participation du Canada à d’autres négociations ne se passe pas aussi rondement que dans le cas de l’accord avec l’Ukraine, ni même de l’AECG où, au moins, on a atteint l’étape de l’épuration. Ottawa continue de résister aux demandes des États-Unis pour que le pays ouvre son marché des produits laitiers aux intérêts étrangers. Des représentants du Congrès américain ont indiqué qu’il serait difficile de poursuivre les discussions entourant l’accord de Partenariat transpacifique avec le Canada si le pays continue de refuser d’améliorer l’accès à son marché des produits laitiers, qui est protégé par un système de gestion de l’offre des produits laitiers destiné à soutenir les petites exploitations laitières.