La bataille tarifaire avec les États-Unis est une autre preuve que les petites entreprises canadiennes ont besoin d’un plan de rechange

Cet article a d’abord paru dans le National Post le 26 juin 2018.

 

Par Stéphan Galarneau, chef de la division des petites entreprises de la Société internationale Livingston

Une certaine fierté nationale se fait sentir à l’approche de la Fête du Canada. C’est la journée de l’année où les Canadiens affichent avec une fierté toute particulière les couleurs de leur pays et honorent ses traditions. C’est le genre de nationalisme que des Canadiens ordinairement polis et modestes réservent à des événements tels que leurs expéditions à travers l’Europe ou encore l’encouragement de leurs athlètes olympiques.

Or, cette année, le nationalisme démontré lors de la Fête du Canada risque d’être encore plus palpable. C’est en effet le 1er juillet que les contre-mesures du Canada aux tarifs américains sur l’acier et l’aluminium entrent en vigueur. Et si l’on se fie à certaines opinions exprimées sur les réseaux sociaux et dans les forums de commentaires des grands médias, un mouvement « Acheter canadien » est bel et bien en train de voir le jour.

La réplique du Canada aux tarifs américains est une action diplomatique compréhensible et attendue dont la portée est calculée. Peu de nations auraient réagi différemment. Toutefois, il y a un inconvénient à tout conflit commercial, inconvénient qui aura un profond impact sur les petites entreprises canadiennes pour lesquelles le marché américain représente une source d’approvisionnement cruciale.

Pour de nombreuses petites entreprises, les tarifs imposés par Ottawa entraîneront l’un des trois scénarios suivants : elles seront forcées d’absorber les coûts et de réduire encore plus leurs marges de profit déjà minces; elles ne pourront plus investir autant dans le développement de leurs affaires; ou bien elles devront refiler la facture aux consommateurs, ce qui les rendra encore moins concurrentielles face aux grandes entreprises.