Pour améliorer leur rendement, les ports devront se transformer

Afin de prospérer dans le contexte commercial contemporain, les ports devront s’ajuster à la nouvelle réalité.

Les ports sont soumis à une forte pression pour améliorer l’efficience, trouver des réponses à la consolidation des entreprises de transport et se transformer afin de donner accès aux méganavires maintenant utilisés par de nombreuses entreprises. Une utilisation efficiente de la capacité de nos jours est aussi rare qu’un port de mer au Nouveau-Mexique. L’offre dépasse la demande par un nombre si considérable que des centaines de navires ont été à l’arrêt tout au long du premier trimestre de 2016. Entre-temps, les navires en service sont utilisés par les entreprises de transport qui cherchent à consolider leurs activités, ce qui ajoute à la pression sur les ports pour attirer les affaires d’un moins grand nombre d’entreprises. Enfin, les terminaux partout dans le monde doivent s’ajuster à la prévalence des navires Panamax et des autres méganavires. Si ces navires ont fait des escales en Europe et en Asie, ils demeurent relativement nouveaux en Amérique du Nord.

Ajustements requis pour les navires imposants
La taille des navires utilisés par les entreprises de transport aujourd’hui impose des ajustements difficiles pour bien des ports. Kim Fejfer, chef de la direction d’APM Terminals, a expliqué les enjeux devant les méganavires dans le cadre de la Global Liner Shipping Conference tenue à Londres, rapporte le Journal of Commerce (JOC).

« Nous constatons ces tendances dans nos activités : auparavant, nous accommodions des navires de 13 000 équivalents vingt pieds (EVP). Aujourd’hui, nous avons affaire à des navires qui sont 50 pour cent plus imposants, explique-t-il, et nous devons nous préparer à servir ces navires de 20 000 EVP dans tous nos ports, sinon les affaires seront réalisées ailleurs. »

Le Benjamin Franklin de CMA CGM a récemment fait escale aux ports de Los Angeles et Long Beach, et CMA CGM commencera à y envoyer régulièrement ces navires. Le Benjamin Franklin a toutefois été le premier navire de sa catégorie à faire escale dans un port de l’Amérique du Nord. Sur les deux côtes, des ajustements doivent être apportés pour accommoder les visites régulières des méganavires. Toutefois, la taille de ces visiteurs n’est pas le seul enjeu auquel les ports doivent faire face cette année.

Les expéditeurs sont confrontés à des problèmes d’efficience en raison de la surcapacité qui les accable, mais grâce à la normalisation et aux nouvelles technologies, les ports peuvent devenir plus efficaces, indique le JOC. Cela nécessitera d’autres investissements dans les infrastructures portuaires. Le rapport intitulé « The State of Freight » de 2015 publié par la American Association of Port Authorities révèle que la congestion s’est aggravée dans les dernières années. En effet, 38 % des répondants au sondage ont indiqué que pour contrer cette tendance, les autorités portuaires devront investir dans la normalisation de terminaux et dans des processus plus efficaces.

« Si les exploitants de port doivent contribuer à l’efficience des entreprises de transport, nous devons encourager la rationalisation, la consolidation et la segmentation afin de servir les méganavires comme les navires plus petits, explique M. Fejfer. Il faudra faire davantage d’investissements dans les infrastructures portuaires. »

Les améliorations à l’efficience pourraient séduire les entreprises de transport
Si les ports parviennent à rehausser l’efficience et, ce faisant, à réduire les coûts pour les expéditeurs, ils pourront alors gagner sur le plan des activités. Les entreprises de transport exploitent selon des « marges bénéficiaires minimes », signale le JOC. Pour que leurs activités demeurent abordables, elles doivent tirer profit de coûts plus bas et d’une plus grande efficience des opérations portuaires. Les ports qui seront en mesure d’offrir ces avantages aux entreprises de transport bénéficieront d’activités accrues.

Les investissements en efficience sont l’un des facteurs qui ont contribué à l’amélioration des ports de Los Angeles et de Long Beach, point de départ de la crise de la congestion de 2014-2015. Ces améliorations sont destinées à ramener sur la côte ouest les activités perdues au profit de la côte est qui était devenue la destination de choix des entreprises de transport au cours de la crise de la congestion.

Si les ports parviennent à apporter les ajustements nécessaires, ils pourraient connaître une prospérité à une époque où cela relève de l’exception plutôt que de la norme. Ils pourraient même attirer davantage d’activités.