Les « menaces » d’Obama sur le commerce avec le Royaume-Uni dans l’ère post-UE font ressortir peu d’options

La décision du président Barack Obama de s’immiscer dans le débat à savoir si le Royaume-Uni devrait rester au sein de l’Union européenne (UE) a touché une corde sensible chez Boris Johnson, maire de Londres et partisan du « Brexit ». Toutefois, les remarques du président des États-Unis sur un accord commercial post-UE entre son pays et le Royaume-Uni ont soulevé des inquiétudes concernant les « menaces » potentielles.

Le président Obama a clairement laissé entendre qu’il espérait que le Royaume-Uni demeure au sein de l’UE, et il a récemment expliqué que si l’allié des États-Unis devait sortir de cette union, il faudrait probablement compter un certain temps avant la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange. Compte tenu des nombreux accords actuellement en négociation, comme le Partenariat transpacifique (PTP) et le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), le président a dit que le Royaume-Uni devra attendre son tour pour négocier son propre accord.

« Il faudrait compter cinq ans et même 10 ans à partir de maintenant avant d’être en mesure de conclure un accord », a-t-il expliqué dans une entrevue à la BBC.

Les options commerciales pour un Royaume-Uni indépendant seraient limitées
Le président a ajouté que l’influence du Royaume-Uni serait moins importante au sein de l’Europe et à l’échelle mondiale s’il devait réaliser le Brexit. Il a indiqué que les États-Unis n’ajourneraient pas les négociations avec l’UE seulement pour amorcer des discussions de libre-échange avec un Royaume-Uni nouvellement indépendant. Le pays tiendra un référendum sur l’adhésion à l’UE le 23 juin.

Si les commentaires du président Obama ont attisé la colère des politiciens partisans du Brexit, comme Johnson et Nigel Farage, le chef du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), les options commerciales du Royaume-Uni seraient limitées s’il devait quitter l’UE, affirme l’agence Reuters. Il serait difficile de conclure rapidement un accord avec l’UE. En outre, le ministre des Finances de la Grande-Bretagne, George Osborne, a expliqué qu’un accord similaire à celui conclu récemment entre le Canada et l’UE exercerait une compression de 6 % d’ici 2030 sur l’économie du Royaume-Uni.

Les « menaces » commerciales n’ébranlent pas les convictions des partisans du Brexit
Malgré les « menaces » du président Obama selon lesquelles le Royaume-Uni devrait attendre son tour advenant sa sortie de l’UE, les politiciens partisans du Brexit ne modifient pas leurs positions. M. Farage a indiqué que les accords commerciaux entre les États-Unis et le Canada et l’Australie avaient nécessité « deux ans » de négociations, rapporte le Financial Times. Il a qualifié de « position politique » le fait de laisser entendre qu’un accord avec le Royaume-Uni prendrait 10 ans à conclure.

« Aucun président américain n’aurait consenti à abandonner autant de souveraineté que nous l’avons fait, souligne le chef de l’UKIP. Ce référendum concerne la reconquête de notre indépendance comme nation et la reprise du contrôle de notre économie, de nos frontières et des 350 millions (511 millions de dollars) que nous versons chaque semaine à Bruxelles. »

Où se situera le Royaume-Uni dans la file des accords commerciaux des États-Unis? Ce qui est certain, c’est que la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE aura un effet considérable sur le commerce mondial. En juin, le portrait du commerce international pourrait être bien différent si les Farage, Johnson et leurs concitoyens britanniques partisans du Brexit réussissent à convaincre le Royaume-Uni que leur pays ferait bien meilleure figure à l’extérieur de l’UE.