L’avenir nébuleux du PTP

L’ouverture du président Barack Obama vers l’Asie pourrait éprouver des difficultés qui prennent leurs racines en politique.

Les deux représentants républicains qui ont aidé le président Obama à avoir recours à la procédure accélérée pour l’approbation, qui lui confère le pouvoir de prendre les commandes dans la négociation du Partenariat transpacifique (PTP), doivent encore appuyer publiquement l’accord négocié qu’ils ont soutenu, ce qui remet en question une fois l’héritage du président en matière de libre-échange. Le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan (représentant républicain du Wisconsin), et le président du Senate Finance Committee, Orrin Hatch (représentant républicain de l’Utah), ont tous deux aidé le président à avoir recours à la procédure accélérée dans un débat qui a mené à un affrontement entre ces trois personnes et les membres de leur parti respectif. Le PTP est maintenant négocié et il appartient au Congrès d’approuver l’accord. Toutefois, le dénouement de l’affaire semble pour l’instant incertain.

« Bien que je comprenne que les parties sont réputées avoir conclu les négociations, l’accord ne peut entrer en vigueur si le Congrès n’y consent pas, explique M. Hatch, selon ce que le Capitole rapporte. En d’autres termes, le bureau du Trade Representative des États-Unis pourrait bien devoir retourner à la table de négociation pour un autre essai. »

En plus du manque d’enthousiasme de la part de M. Hatch pour soutenir l’accord, M. Ryan, qui vient tout juste d’être nommé président de la Chambre des représentants, doit encore annoncer son appui à l’accord. M. Ryan doit d’abord régler une lutte interne au sein de son parti sans compter qu’un nombre important de républicains conservateurs qui l’ont appuyé pour sa nomination s’opposent au PTP. Quoi qu’il en soit, une renégociation de l’accord avec les 11 autres pays visés pourrait présenter un défi très difficile à relever.

Le cycle des élections présidentielles a soulevé les doutes concernant le PTP.

Le cycle des élections présidentielles a soulevé les doutes concernant le PTP.

La politique présidentielle jette un voile sur le PTP
Toute cette incertitude concernant l’accord de libre-échange asiatique est exacerbée par la course à la présidence en cours aux États-Unis. Hilary Clinton, maintes fois présumée la candidate démocrate désignée, a déjà été favorable à l’accord, mais elle s’y oppose maintenant, indiquant qu’elle n’approuve pas ce que les négociateurs ont finalement conclu. Mme Clinton compte au nombre des candidats opposés au PTP ou qui ne se sentent pas à l’aise avec l’accord. Son confrère et candidat démocrate, le sénateur Bernie Sanders (Vermont), a aussi exprimé son opposition à l’accord de libre-échange.

Plusieurs candidats républicains désavouent également le PTP. Donald Trump et le sénateur Ted Cruz (représentant républicain du Texas) se braquent aussi contre l’accord. M. Trump a même indiqué que l’accord offre à la Chine une occasion de tirer profit à son propre avantage économique de la participation des pays membres. L’ancien neurochirurgien et candidat républicain en avance, Ben Carson, montre entretemps un soutien à l’accord, rapporte le Capitole. Le sénateur Marco Rubio (représentant républicain de la Floride) n’a pas encore pris position à l’égard de l’accord, bien qu’il ait soutenu le recours à la procédure accélérée aux côtés de MM. Ryan et Hatch.

« Maintenant, il appartient au Congrès d’approuver l’accord. »

L’avenir du PTP est entre les mains de la Chambre des représentants
Maintenant, il appartient au Congrès d’approuver l’accord, puisqu’il a été négocié. Le recours à la procédure accélérée susmentionnée empêche une obstruction, ce qui signifie qu’il faudra 51 votes pour faire progresser l’accord devant le Sénat, a expliqué le Capitole. Toutefois, les partisans de l’accord de libre-échange auront fort à faire pour faire passer le PTP devant la Chambre des représentants. Le déroulement de la course à la présidence aura une incidence irréfutable sur le dénouement. La personne qui occupera la Maison-Blanche en novembre prochain en dictera la destinée : soit que l’accord est simplement approuvé, que le Congrès attende son heure pour un débat interrégime ou que le PTP soit reconduit à la table de négociation.

Un accord de libre-échange définissant l’héritage d’Obama ne tient que par un fil maintenant que sa présidence tire à sa fin, et comme cela semble avoir toujours été le cas, l’avenir du PTP demeure incertain.