La Chine doit optimiser sa chaîne du froid

Des études récentes ont souligné l’intensification de la demande de produits périssables frais importés en Chine, ainsi que l’incapacité de la chaîne logistique du froid du pays à répondre à cette demande.

Une recherche menée conjointement par Rabobank, une banque agricole, et Wageningen UR, une université d’agronomie, a révélé que la demande récente pour des « aliments frais, sains et de qualité supérieure » a augmenté plus rapidement que la capacité de la Chine à fournir de tels aliments, selon The Poultry Site. Bien que les chaînes d’approvisionnement du plus vaste pays d’Asie soient en mesure de répondre à la demande d’aliments périssables, il est probable que cette demande s’intensifiera davantage. Pour cette raison, le besoin d’entrepôts et de véhicules à température contrôlée est de plus en plus pressant en Chine.

Les investissements dans le relativement petit marché de la chaîne du froid progressent
La demande croissante d’aliments frais et sains en Chine a déjà donné lieu à un essor des investissements dans le marché de la chaîne du froid. Ces types de produits aboutissent dans les supermarchés, dans les magasins à grande surface et dans les magasins en ligne grâce aux chaînes d’approvisionnement à température contrôlée. De 2007 à 2015, la capacité d’entreposage s’est accrue de 12 millions de mètres cubes à environ 100 millions de mètres cubes. Toutefois, encore plus d’espace sera nécessaire si les fournisseurs de la chaîne d’approvisionnement prennent des mesures pour combler la demande en Chine.

Un rapport produit par Goldman Sachs mentionne que les 100 plus importantes sociétés spécialisées dans les opérations logistiques de la chaîne du froid en Chine représentent seulement 0,4 % du marché, et que la chaîne d’approvisionnement est « particulièrement fragmentée », ce qui rend difficile de suivre la demande qui ne cesse d’enfler, cite le Journal of Commerce (JOC). En 2014, le marché à température contrôlée a affiché des recettes totales de 3,407 milliards comparativement à 15 milliards de dollars pour les principaux intervenants de la chaîne du froid.

Entre 85 % et 100 % des fruits et des légumes vendus aux États-Unis sont transportés dans des conditions réfrigérées; en Chine, seulement 20 % des produits périssables sont distribués de cette façon, donnant lieu à un taux de détérioration élevé de plus de 40 %. Aux États-Unis, ce taux se rapproche de 5 %.

La croissance du marché de la chaîne du froid pourrait avoir une incidence positive à long terme
Malgré la petite taille et la nature fragmentée de ce marché en Chine, Goldman Sachs est d’avis qu’il pourrait croître considérablement puisqu’il continue de se développer en réaction à la hausse de la demande d’aliments périssables frais et sains.

« Nous décelons un grand potentiel de croissance, les recettes engrangées par la chaîne du froid pouvant augmenter de 28 % sur douze mois de 2015 à 2017, si la Chine continue d’optimiser ses chaînes d’approvisionnement de produits périssables et de produits pharmaceutiques avec l’aide de tiers du secteur de la logistique », comme il est indiqué dans le rapport et repris dans le JOC.

Des investissements supplémentaires dans les opérations logistiques de la chaîne du froid pourraient donner lieu à d’importantes économies, concluent Rabobank et Wageningen UR dans leur recherche. Une chaîne du froid de haut niveau, par exemple, réduirait la quantité des aliments périssables gâchés de 14 %, une amélioration susceptible de générer des économies aussi importantes que 7,5 milliards de dollars. Cela pourrait par ailleurs engendrer une croissance des revenus ruraux, les agriculteurs ayant plus facilement accès à des camions réfrigérés pour transporter leurs produits, plutôt que de voir leurs produits périssables se perdre. Le prix des aliments pourrait de surcroît chuter de 10 % et la faim en Chine pourrait être moins persistante. De telles économies pourraient même avoir une incidence sur le secteur des soins de santé en Chine, voire entraîner une réduction des émissions.